Onze ans qu’Alexandre Despretz arpente le bitume parisien au guidon de sa moto de la police nationale, traquant les conducteurs en infraction comme ce routier, portable dans une main, GPS dans l’autre qui tient son volant… avec ses genoux. Dans son livre, qui paraît cette semaine, le motard énumère les « Bonnes excuses des mauvais conducteurs » (Ed. du Cherche-Midi, 12 €). On y découvre la mauvaise foi sans vergogne de contrevenants hautains, tête en l’air ou pince-sans-rire, prêts à tout pour échapper au PV.
En cas… d’ivresse
« Bonjour, vous avez bu ? » « Non, un petit peu, juste une cuillère ! » « Regardez-vous, vous ne tenez pas debout ! » « Mais moi, monsieur, je conduis assis ! »
… d’infractions
« Et la ligne blanche, madame ? » « Ecoutez, je conduis là, je ne peux pas regarder par terre. »
« Vous venez de franchir une ligne blanche, madame. » « Ah, non, elle était grise… »
« Où est votre casque, jeune homme ? » lance le policier. « Il est mouillé. Je l’ai étendu sur mon balcon pour qu’il sèche… »
… d’excès de vitesse
« Vous roulez un peu vite, monsieur ! » « Oui, mais j’ai des surgelés dans le coffre. »
« Heureusement que je me suis fait flasher, ça m’a réveillée. Je commençais à m’endormir. »»
… de feu rouge grillé
« Je roulais à peine à 10 km/h, c’est pas griller un feu, ça ! »
« C’est pas de ma faute si les feux sont mal réglés. »
« Comme je suis grand, à la hauteur où je suis assis, je ne vois pas le feu. »
« Je suis passé à l’orange écarlate. »
« Bonjour madame. Vous n’avez pas vu le feu rouge ? » « Ben non, j’étais au téléphone. »
« Ouaip. Mais ça me saoule de m’arrêter. »
« J’ai pas vu, j’éternuais. »
… de téléphone portable au volant
« Je ne téléphone pas, on m’appelle. »
« Mais vous ne voyez donc pas que je suis en pleine conversation ? Vous me dérangez, là. »
« Je disais juste à ma fille au téléphone de ne jamais répondre en conduisant. »
« Je fais de l’astrologie. J’arrive à avoir un œil sur le téléphone et un œil sur la route, monsieur l’agent. »
… de ceinture oubliée « Quand je mange, je ne la mets pas. »
« C’est vrai, mais quand je suis en chemise, je ne mets pas ma ceinture au risque de la froisser… »
« Bonjour monsieur. Pourquoi vous ne portez pas votre ceinture ? » « Parce que j’ai mal aux dents ! »
« Pourquoi n’attachez-vous pas l’enfant derrière ? » « Bah, c’est pas le mien, je l’attache pas. »
« Bonjour madame. Pourquoi ne portez-vous pas votre ceinture ? Vous avez peut-être une dispense ? » « Non, mais je viens de me faire refaire les seins… » Puis elle soulève son pull-over. « Touchez, vous allez voir, on sent la différence ! »