Ce modèle à très bas coûts a été concocté en grande partie par le centre technique de l’Alliance dans les faubourgs de Chennai en Inde, où son industrialisation sera assurée dans une usine voisine, qui pourrait en fabriquer 100 à 150.000 unités par an selon nos informations. La nouvelle Renault est moins lourde, moins puissante que n’importe quelle Renault d’aujourd’hui. Ses pièces sont moins nombreuses, moins coûteuses.
Comme les normes d’émissions et de sécurité sont très inférieures en Inde à celles en vigueur en Europe, le véhicule est en outre beaucoup moins sophistiqué, ce qui contribue aux coûts si bas. Mais il n’y a pas que les coûts de conception. Les coûts de production sont aussi très faibles en Inde, particulièrement autour de Chennai. Ceux des fournisseurs locaux aussi. Ce qui concourt à ce prix canon.
Lancé d’abord en Inde, le véhicule sera industrialisé ensuite au Brésil, où il ouvrira le large marché du « carro popular », des petits modèles fiscalement favorisés. Il servira donc de fer de lance à l’offensive que compte mener Renault en Amérique du sud. Et ensuite ? « Comme la Dacia Logan, la voiture finira aussi par venir en Europe« , assure une source interne du constructeur. Le site de Tanger au Maroc pourrait notamment la produire sous le label roumain Dacia.
Le modèle européanisé sera certes un peu plus cher que sa version indienne à cause des coûts des normes d’antipollution. Le véhicule recevra aussi l’anti-blocage des freins, le stabilisateur de trajectoire, obligatoires sur le Vieux continent. Le modèle devrait être ainsi offert autour de 5.000 euros en Europe. Ce qui en ferait quand même le modèle le moins cher du marché, et de très loin.